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Bien connaître les hydrolats

Bien connaître les hydrolats
Bien connaître les hydrolats

D’où viennent les hydrolats?

Il y a 3 000 ans, les eaux florales, ou hydrolats, étaient les seuls produits de distillation utilisés par les anciens. Leur production était simple et on ne connaissait pas encore la distillation complète qui produit de l’huile essentielle et de l’hydrolat par un même procédé. Ce type de distillation n’est apparu qu’au Moyen ge, un peu avant les croisades. Les hydrolats ont continué à être produits et appréciés pour leurs bienfaits, mais ils ont été délaissés au siècle dernier au profit des huiles essentielles, plus facilement stockables et transportables et surtout plus lucratives dans le contexte économique moderne.

On a beaucoup écrit sur l’usage des huiles essentielles en aromathérapie, notamment sur leur mode d’utilisation et les dilutions à utiliser pour éviter les irritations de la peau et des muqueuses avec lesquelles elles seraient en contact. On a peu écrit sur les hydrolats. Pourtant, l’utilisation des substances aromatiques sous une forme dissoute élude ce problème. Ainsi, les hydrolats, ou eaux aromatiques au sens premier, non seulement ne sont pas irritants mais sont la plupart du temps anti-inflammatoires et calment les irritations. Ils sont très facilement utilisables chez les personnes sensibles, âgées, les enfants, les nourrissons. De ce fait, les hydrolats ont rencontré ces dernières années un regain de popularité grâce à l’intérêt croissant que les consommateurs portent aux produits naturels, efficaces, sans risque. De par leurs nombreuses applications thérapeutiques, leur facilité d’usage et leur innocuité, les hydrolats répondent parfaitement à cette attente. J’en suis ravie.

Aujourd’hui, on parle de plus en plus des hydrolats et de leurs effets étonnants. Tout le monde peut les utiliser, que ce soit la personne qui souhaite s’occuper de sa santé autrement ou le praticien qui aspire à élargir sa palette de soins. On sait maintenant que l’hydrolathérapie est une option réelle pour traiter un grand nombre de problèmes de santé. Le but n’est pas de remplacer les huiles essentielles, mais au contraire d’utiliser huiles essentielles et hydrolats à bon escient, en complémentarité si besoin, en combinaison également avec des plantes sous d’autres formes ainsi qu’avec une bonne alimentation. L’hydrolathérapie comme l’aromathérapie sont des pratiques de santé holistique, qui considèrent la personne comme un tout, et font appel au totum de la plante, si précieux, souvent oublié, mais que toutes les médecines ancestrales recherchaient.
Oubliés pendant quelques siècles, les hydrolats reviennent ! On redécouvre aujourd’hui leur subtilité et leur efficacité grâce à des productions plus soignées, plus en rapport avec l’usage santé recherché.

Qu’est-ce qu’un hydrolat ?

En 1826, le Nouveau Dictionnaire de médecine indiquait : « Eaux distillées, les hydrolats sont des médicaments composés d’eau et de principes volatils qui y sont unis par la distillation. »

Selon l’AFNOR (Association française de normalisation, 1998), l’hydrolat est un « distillat aqueux qui subsiste après l’entraînement à la vapeur d’eau, une fois la séparation de l’huile essentielle effectuée ».

Les hydrolats sont donc produits par entraînement à la vapeur d’eau, le plus souvent de plantes aromatiques. On parle dans ce cas d’hydrolats aromatiques. Certaines plantes peu aromatiques sont aussi distillées mais seulement pour la production d’hydrolats (le bleuet, l’hamamélis, la reine-des-prés entre autres), donc non aromatiques par définition. Pour simplifier, on parlera ici d’hydrolat pour l’extrait aqueux issu de la distillation (entraînement à la vapeur d’eau), que ce soit d’une plante aromatique ou non aromatique.

Les plantes aromatiques représentent environ 10 % des espèces végétales. Ce sont des plantes qui contiennent des molécules aromatiques dans un ou plusieurs organes producteurs (les fleurs, les feuilles, les graines, les écorces, les fruits, les racines). La composition de ces cocktails aromatiques (chémotypes) peut varier en fonction des conditions climatiques, du sol, de l’altitude, des agressions diverses auxquelles la plante doit faire face. Les composés chimiques des plantes ne leur permettent pas seulement de pousser, fleurir et se reproduire, mais aussi de communiquer ensemble et avec le milieu extérieur. Certaines molécules leur permettent de se défendre, de se protéger des prédateurs, des changements climatiques ; d’autres molécules leur permettent de communiquer, entre autres avec des pollinisateurs. Ces molécules chimiques (souvent des centaines) agissent ensemble, comme un orchestre, et cette composition globale, mise au point par la plante au cours de millions d’années d’évolution, donne un produit naturel parfaitement toléré par l’homme et relevant de la même biochimie du vivant.

Ce sont tous ces composants qui vont être extraits au cours de la distillation et se concentrer dans l’hydrolat et l’huile essentielle produits.

L’amélioration des techniques de distillation permet désormais d’obtenir des hydrolats et des huiles essentielles très qualitatifs, à visée thérapeutique. Comme on parle d’aromathérapie, on peut maintenant aussi parler d’hydrolathérapie.

L’hydrolat est peut-être la forme de phytothérapie la plus proche de la plante qui puisse exister, fidèle à sa globalité. En effet, en reprenant l’eau de la plante (d’où l’importance de distiller la plante fraîche pour obtenir un hydrolat qualitatif), il contient aussi toute sa subtilité et sa richesse.

De premier abord, les huiles essentielles et leurs composés semblent insolubles dans l’eau, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Une petite fraction de composés aromatiques d’une plante distillée reste dans l’eau de distillation (distillat). Chaque substance aromatique a une solubilité maximale dans l’eau. Quand ce point est atteint, ces substances aromatiques vont se séparer, reformant l’huile essentielle telle que contenue dans les poches sécrétrices de la plante. La décantation est spontanée et l’hydrolat correctement distillé renferme alors des molécules d’huiles essentielles solubles dans l’eau, plus des principes hydrosolubles présents dans la plante et qu’on ne retrouve pas dans l’huile essentielle.

L’hydrolat doit être issu d’un processus de distillation et n’être que le produit de celle-ci. Ce ne peut pas être une eau aromatisée, une eau additionnée d’huile essentielle ou un mélange d’hydrolat et d’eau. Pour un usage alimentaire ou santé, il est d’autant plus important qu’il ne contienne ni alcool ni conservateur ajouté.

Comment l’hydrolat est-il obtenu ?

L’hydrolat est obtenu par distillation des plantes. Le processus de distillation comprend plusieurs étapes.

  1. Le chargement de la plante dans la cuve de l’alambic. La plante qui va être distillée est disposée dans un panier dans l’alambic. Elle est tassée « aux pieds » de façon à permettre un passage freiné et homogène de la vapeur au sein de la masse végétale et donc à assurer un bon contact mécanique entre la plante et la vapeur d’eau lors de son passage. Pour assurer un tassage et donc une extraction optimale, la taille de la cuve est importante ; elle ne doit être ni trop grande ni trop petite (l’optimal se situe entre 500 et 1 500 litres).
  2. La fermeture du « col de cygne » ou « cornue ».
  3. Le lancement de la vapeur d’eau (vapeur idéalement générée par une chaudière indépendante) dans l’alambic.
  4. La distillation en elle-même, la vapeur d’eau passant au travers de la masse végétale en extrayant au passage les molécules constitutives (aromatiques, minéraux, oligo-éléments) de la plante. Après le passage dans le col de cygne, la vapeur d’eau rejoint le réfrigérant, dans lequel elle va progressivement reprendre une forme liquide, pour sortir sous forme de distillat dans le vase florentin.
  5. La séparation naturelle dans le vase florentin du distillat en hydrolat et huile essentielle s’il y en a. L’huile essentielle, composée exclusivement de molécules aromatiques liposolubles, est généralement plus légère que l’eau et se retrouve donc en surface. L’hydrolat, phase aqueuse constituée de l’eau de la plante et de l’eau ayant servi à la distillation enrichie en molécules aromatiques solubles dans l’eau ainsi que des minéraux et oligo-éléments (que l’on ne retrouve pas dans l’huile essentielle), se retrouve la plupart du temps dans le bas du vase florentin (ou essencier). Le vase florentin est idéalement relié à un bac de collecte de l’hydrolat pour permettre l’homogénéisation (recherche du totum).

L’hydrolat gagnera à être mécaniquement microfiltré pour assurer l’absence de contamination avant d’être stocké au frais. Vivant, le produit finira de se stabiliser comme un vin le ferait dans une forme de maturation naturelle (recomposition aromatique).

Quels sont les critères de qualité d’un hydrolat ?

L’efficacité et l’innocuité d’un hydrolat dépendent, comme pour une huile essentielle, en partie de sa qualité.
On a vu que le processus de distillation faisait intervenir des plantes, de l’eau (sous forme de vapeur), un alambic et un système de « récolte » des distillats (le vase florentin ou essencier) et, enfin, une cuve à hydrolats. Pour obtenir des produits de qualité, chaque étape est importante.

La plante
Pour l’utilisation en aromathérapie ou hydrolathérapie, il est vraiment préférable, selon moi, que la plante soit issue de l’agriculture biologique. En effet, si le processus de distillation concentre les molécules de la plante, il en est de même pour les molécules exogènes à celle-ci. Il est donc important que les plantes n’aient subi aucun traitement chimique. Cela est valable pour les plantes cultivées comme pour celles issues de cueillettes sauvages, pour lesquelles on peut également choisir de faire certifier « bio » les zones naturelles de récolte. Le moment de la récolte et le fait que la plante soit distillée fraîche (pas sèche, pour conserver son eau) sont également déterminants. Parfois, un léger préfanage à l’ombre s’avère utile (par exemple pour la lavande). Mais l’efficacité de l’hydrolat dépendra en premier lieu de sa teneur en principes actifs. Pour cela, il est important que le ratio de distillation soit proche de 1, c’est-à-dire que 1 kg de plantes fraîches ait produit au maximum 1 litre d’hydrolat. Dans ce cas on obtient un hydrolat riche en principes actifs. Et avec une odeur intense !

L’eau
L’eau de la distillation, sous forme de vapeur, va extraire les molécules aromatiques de la plante et se combiner à l’eau de celle-ci pour former le distillat, qui se séparera naturellement en hydrolat et huile essentielle si la plante en contient. De même qu’il est très important de distiller des plantes biologiques, non traitées, il est également préférable de distiller avec une eau de source, non traitée avant et pendant le process.

L’équipement
L’alambic, en inox alimentaire préférablement, tout comme le générateur de vapeur et les contenants doivent répondre à des normes de qualité. Pour l’alambic, des soudures lisses alimentaires évitent les contaminations bactériennes ou d’une plante à l’autre. Une chaudière en inox évite les ajouts de sulfites requis dans les chaudières en acier pour les protéger de l’oxydation, même s’ils restent tolérés en bio. La vapeur sèche, idéale pour distiller, est obtenue par un passage à haute pression avant sa « détente » pour un retour à basse pression. Cela évite les hydrolyses, destructrices de molécules. Seule une échelle de distillation artisanale permet d’obtenir une qualité de produits de soins.

Les conditions de distillation
Pour ne pas dégrader les plantes et les molécules aromatiques qui les composent, il est important de distiller à basse pression et à basse température. La distillation en zones de montagnes permet, grâce aux basses pressions de l’altitude, de distiller à plus basse température (par exemple 95 °C à 900 m).
Toutes ces conditions permettent de distiller lentement et donc plus longtemps, avec une durée optimisée pour chaque plante, de façon à obtenir le totum des molécules de la plante, gage d’efficacité et d’innocuité.
À l’issue de la distillation, il est bon de procéder à un contrôle bactériologique et de composition des hydrolats, avant stockage.

Rendement et conservation
Un hydrolat distillé à partir de plante fraîche, avec un bon ratio plante/vapeur d’eau dans des conditions de propreté optimales (nettoyage de l’alambic et des contenants à la vapeur) est un hydrolat qui peut être de qualité alimentaire et qui se conserve naturellement, sans conservateurs ajoutés. Les molécules aromatiques qui le composent ainsi que l’eau de la plante (selon nos observations) assurent sa conservation. Après tout, on ne retrouve dans l’hydrolat que de l’eau distillée (stérile) avec des molécules bactéricides et une grande quantité de monoterpénols (des molécules aromatiques), aux propriétés anti-infectieuses.

Quelle est la composition d’un hydrolat ?

Les hydrolats ne sont heureusement pas « que » de l’eau ! Ce sont des liquides étonnants qui sentent, ont du goût et des propriétés grâce aux molécules qui les composent.

L’huile essentielle et l’hydrolat issus d’une même plante présentent une composition biochimique différente, donc des propriétés et des modes d’utilisation qui peuvent différer. Leur concentration en molécules aromatiques est bien sûr incomparable, 100 % pour les huiles essentielles, au maximum 0,1 % pour les hydrolats. En outre, on retrouve dans ces derniers les molécules issues de familles biochimiques solubles dans l’eau, principalement des alcools, quelques phénols, des cétones et des aldéhydes. On y retrouve également des minéraux et des oligo-éléments ainsi que d’autres composés hydrosolubles non retrouvés dans les huiles essentielles. Ces compositions différentes leur donnent une véritable complémentarité au niveau des propriétés et des modes d’utilisation.

L’hydrolathérapie est donc une version douce de l’aromathérapie, complémentaire de celle-ci. L’hydrolat est très facilement absorbable. Il est parfaitement toléré par les enfants, les personnes âgées, fragiles, sensibles ; il peut même être appliqué pur sur les muqueuses. Il peut être pris au long cours sans risque d’accoutumance ou d’agression (comme cela peut être le cas sur les muqueuses gastriques ou intestinales par exemple à la suite d’un traitement médicamenteux ou avec les huiles essentielles sur de longues durées ou trop intensément).

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